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Dans les années 50, à la belle époque des caves de Saint-Germain-des-Prés, Claude Bolling interprétait très souvent, en petite formation, des morceaux de son maître Duke Ellington.

Dans le public, au premier rang, un amateur très attentif, fou de jazz, venait très régulièrement. Il était alors ingénieur atomique à Saclay et directeur musical d'une maison de disques.

Son nom : Frank Ténot. Un jour, il dit à Claude Bolling : "Est-ce que ça te dirait de monter un grand orchestre pour jouer la musique d'Ellington ?"

Inutile d'imaginer la réponse... !

Quelques cours d'orchestration et de contrepoint pris auprès d'André Hodeir, et voilà Claude parti dans l'écriture des arrangements de C-Jam Blues, Caravane, Solitude, Drop me off in Harlem et un medley de 33 citations de thèmes du Duke

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Claude avait trouvé les conditions idéales pour réunir les jazzmen du plus haut niveau et les enregistrements eurent lieu au printemps 1956. L'orchestre était alors constitué de Robert FAssin, Fred Gérard, Roger Guerin, Henri Van Haeke, Fernand Verstraete (tp), Claude Gousset,

André Paquinet, Benny Vasseur, Gaby Vilain (tb) Gérard Badini (cl) Jo Hrasko, René "Mickey" Nicolas (as, cl) Pierre Gossez, Marcel Hrasko (ts) Armand Migiani (bars) Pierre Michelot (b) Arthur Motta (d).

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Ce fut un succès couronné par le Grand Prix de l'Académie du Disque Français. Frank Ténor, heureux et fier, proposa à Claude de poursuivre l'aventure. Les enregistrements suivants seront un tribut à Django Reinhardt, les musiques de la Nouvelle-Orleans (premier enregistrement en stéréo) et des compositions originales. 

Le Big Band participera aussi, en 1958, avec un orchestre à cordes de 50 musiciens,

au ballet en 3 actes de Françoise Sagan "Le Rendez-Vous Manqué".

Au tout début des années 70, l'orchestre sera sur les plateaux des émissions de Maritie et Gilbert Carpentier "Deux sur la 2" et c'est à l'occasion d'une de ces émissions pour laquelle Claude avait composé un morceau original Just Play, que lui vint l'idée d'en composer davantage. 

Dès lors, le Big Band ajoutera à son répertoire des compositions originales de son chef et s'appellera le "Show-Biz Band".

Un concert à la Maison de Radio France, sous l'égide d'André Francis, lancera une série d'enregistrements de 33 tours :

Swing Session (grand prix de l'Académie Charles Cros) - Jazz Party - Keep Swingin' - Hot Sounds - Just for Fun, et le coup d'envoi de concerts et tournées qui continuent encore à ce jour. 

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En 1976, la Mairie de Nice propose à Claude, de réunir le Big Band et un orchestre symphonique, aux Arènes de Cimiez. Claude développe alors son Jazz Concerto et propose à Roberto Benzi d'assurer la direction du concert.

Le 22 janvier 1979, dans le cadre du MIDEM de Cannes, l'orchestre est engagé pour une concert de gala avec des invités prestigieux : Carmen McRae, Joe Williams,

Thad Jones et Cat Anderson.

Le concert est enregistré en direct à 20h30, après une répétition marathon qui a duré de 14h à 20h le même jour.

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A partir des années 80, l'appellation "show-biz" ayant une connotation péjorative, l'orchestre deviendra tout simplement le Claude Bolling Big Band et son logo sera signé par le musicien dessinateur Michel Quéraud, dit "Boss".

A partir de 1985, l'hôtel Méridien-Etoile de Paris renoue avec la tradition des fameux Jazz-Brunchs qui faisaient les beaux jours de New-York avec Benny Goodman, Duke Ellington ou Charles Barnet.

Le Claude Bolling Big Band y jouera tous les dimanches de la saison automne-hiver, ou en alternance avec d'autres formations, jusqu'à l'an 2000. 

C'était le rendez-vous du "Tout Paris" et des fans de swing.

Ils sont encore très nombreux aujourd'hui, les amateurs de jazz, à se souvenir et à évoquer ces Jazz-Brunchs.

En 1989, pour fêter le bi-centenaire de la Révolution Française, le Big Band est invité aux Etats-Unis, à New-York et Sun Valley. 

Le succès est tél qu'il reviendra deux ans plus tard pour une véritable tournée de deux semaines à travers les Etats-Unis.

Les tournées internationales se succéderont, des USA à la Corée du Sud, en passant par la Colombie, le Mexique ou la Thaïlande...

Dans les années 80 et 90, le Big Band sera aussi l'orchestre attitré des 7 d'Or, des Molières ou des Césars

En 1986, le Big Band avec Guy Marchand,

sera à l'affiche du film La Rumba de Roger Hanin.

Il le sera également en 1997, dans

Hasards ou Coincidences de Claude Lelouch.

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1994 célèbre le cinquantenaire de la Libération. L'orchestre est fin prêt, paquetage aux pieds, pour jouer les musiques venues avec nos libérateurs.

Le programme "The Victory Concert - Echoes of 1944/45" sera joué pour la 1ère fois au Mémorial de Caen en mars, puis enregistré au Théâtre Dejazet (est-ce un hasard ?) les 5 et 6 juin.

Le sommet sera atteint le 25 août 1994, place la Concorde à Paris, jour de célébration de la Libération de la capitale, où le Big Band a joué devant une foule de 300.000 personnes. Fort heureusement, les réalisateurs de la soirée ne se sont pas contentés de diffuser les images sur les grands écrans de la place, mais ont eu la bonne idée d'appuyer sur le bouton "enregistrement" !

Décembre 1991 verra une rencontre au sommet entre un Big Band de référence et un "monstre historique" : Stéphane Grappelli.

Le programme pour lequel Claude compose deux titres originaux Stéphane et De Partout et d'Ailleurs sera enregistré sur disque, en vidéo, et joué en concert avec Stéphane Grappelli lui-même

puis avec Didier Lockwood ou Fiona Monbet.

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En 1995, Claude Bolling et Jérôme Savary décident de recréer sur scène, au Palais de Chaillot, la pièce de Duke Ellington

A Drum is a Woman.

Claude retranscrit le disque de Duke, Robinson Savary (fils de Jérôme) retrouve des documents à la Smithsonian Institute de Washington, et, avec la "bénédiction" de Mercer Ellington, la pièce sera jouée du 21 au 31 mars 1996 et prolongée jusqu'au 6 avril. 

Mise en scène : Jérôme Savary

vocal : Laïka Fatien - Jeffery Smith -

Francine Romain (Mme Zajj)

avec Manu Dibango dans le rôle du récitant.

A partir de 2001, plus de Jazz-Brunch au Méridien-Etoile, mais un nouveau rendez-vous pour les inconditionnels :

Le Petit Journal Montparnasse.

Depuis 1985 -année de sa création par André Damon- l'orchestre s'y produisait occasionnellement. Désormais, c'est tous les mois que le Claude Bolling Big Band y jouera un programme différent.

Le Méridien-Etoile n'est pas oublié pour autant. L'orchestre y fêtera les 30 ans du Jazz Club Lionel Hampton tout au long d'une semaine en novembre 2005 et Jean-Pierre Vignola (aux manettes musicales du jazz-club) sera à l'initiative du Jubilé du Big Band

en janvier 2006, puis du concert de lancement du livre autobiographie écrit avec Jean-Pierre Daubresse

Bolling Story

En 2010, c'est "le chef" Claude Bolling qui est à l'honneur, pour ses 80 ans.

Dominique Burucoa -directeur de la Scène Nationale de Bayonne- concocte une tournée du Big Band

qui se termine à Bayonne, le jour J,le 10 avril

Claude Bolling a cessé de se produire sur scène en juin 2014.

Il a confié le piano à Philippe Milanta et transmis la direction de l'orchestre à Vincent Cordelette.

Désormais, il prend plaisir à écouter "ses gars" (comme il les appelle).

L'orchestre, qui a fêté ses 60 ans en 2016, poursuit sa route et perpétue l'oeuvre musicale de son "chef-fondateur".

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